Un gain pour une perte ou une perte pour un gain?

lundi 6 mai 2024 par socraticDev

JACK Tyler, tu es de loin le "ami à usage unique" le plus intéressant que j'ai jamais rencontré.

Tyler fixe Jack. Jack, appréciant sa propre chance d'être spirituel, se penche plus près de Tyler.

JACK Tu vois, quand tu voyages, tout est petit, autonome--

TYLER La cuillère-fourchette. J'ai compris. Tu es très malin.

JACK Merci.

TYLER Comment ça se passe pour toi?

JACK Quoi?

TYLER Être malin.

JACK (désorienté) Eh bien, euh... bien.

TYLER Continue comme ça alors. Vas-y jusqu'au bout.

élitisme et pédagogie

C'est entre ces deux pôles, l'élitisme et le désir d'élever la sagesse des autres, que se développe la pensée philosophique. Un élitisme qui évoque la profondeur pour les curieux mais est perçu comme un mépris par la plupart. Car la première chose que le philosophe prétend c'est que les humains sont généralement plutôt bêtes. Alors que ce qui importe à la plupart d'entre nous c'est de montrer à quel point nous sommes intelligents.

La légitimité de l'enseignement de la sagesse serait-il proportionnel au prix payé par le philosophe pour son passage vers l'éveil. Socrate l'a payé de sa vie d'autres connurent l'exil. Un autre, saint Paul, en perdit la vue.

Un gain pour une perte ou une perte pour un gain ?

La simplicité et la profondeur d'Héraclite d'Éphèse m'ont beaucoup influencé. Ce philosophe grec, d'une génération antérieure à Socrate, qu'on ne connaît que grâce à des fragments d'autres auteurs de son époque m'a toujours épaté par cette façon élégante d'unifier les contraires tout en les préservant.

Il remarque que la route qui monte est la même que celle qui descend. Ainsi, la plupart de nos opinions sont formés par une conception partielle des choses. Nous sommes prisonniers de notre point de vue. Nous sommes des endormis. Et, malheureusement, nous causons malgré nous du tort en érigeant nos opinions en absolus alors que les affaires humains sont souvent aussi sérieuses que des jeux d'enfants ...

Une pensée profonde empreinte d'un relativisme amusé. C'est qu'Héraclite a compris que rien n'est vraiment important sauf ce qui l'est. Et ce qui l'est, il le juge tellement sacré qu'il n'en parle pas. Pour le reste, les affaires humaines il s'y donne à coeur joie. Il ne souci pas de déranger.

[les Hommes] ne comprennent pas quand ils ont entendu à des sourds ils ressemblent. C'est d'eux que témoignent la pensée: Présents, ils sont absents

Et si c'était vrai ? Surtout si le lecteur faisant preuve de rigueur se soumet à cette critique du philosophe d'Éphèse, alors qu'y a-t-il à apprendre sur nous ?

De même, si le Temps est un enfant jouant au tric trac et pas un sage juge ou un banquier efficace, qu' a-t-il à apprendre sur le monde ?

sources

Fight Club, première rencontre entre Jack et Tyler Durden